Un nouveau regard sur soi et le monde
En 6e classe, une période est consacrée à l’étude du monde minéral : d’où viennent les différentes roches, comment se forme le sable, de quoi est composée la terre... ? Autant de questions qui seront introduites à partir de la caractérisation de deux grandes familles : les roches siliceuses et les roches calcaires. On attire l’attention sur l’origine végétale des premières et (plutôt) animale des secondes. L’observation montre rapidement des qualités opposées : translucidité, coloris, dureté, affinité avec la lumière pour les roches siliceuses, opacité, unicité et dureté moindre pour les calcaires.
L’étude se porte ensuite sur le granite (très présent en Alsace), roche unique de nature tripartite. Les élèves découvrent progressivement les différentes qualités de sol en lien avec la nature des roches : le sable se forme à partir des décompositions granitiques de mica et de quartz ; le schiste, l’argile, puis la terre empruntent notamment du feldspath… De nombreuses autres roches seront ainsi observées et caractérisées, dont les roches volcaniques.
L’élève différencie progressivement les terrains qui drainent et ceux qui engorgent, et perçoit combien les matériaux de construction locaux (ardoises, briques, meulières…) dépendent du sol. La végétation de certaines régions sera également étudiée en relation avec le sol. Par exemple la région d’Aquitaine, siliceuse et sableuse est riche en bruyère, fougère, genêt, ajonc… Cette période permet d’ouvrir un champ de questionnement et d’émerveillement pour cette partie du monde qui nous porte sans qu’on lui prête, la plupart du temps, attention. Pour terminer, chacun pourra apporter des cristaux et des pierres précieuses avec un regard renouvelé par l'enseignement.
En 6e classe toujours, une période d’entomologie permettra aux élèves de se familiariser avec le monde des insectes. Abeilles, fourmis, papillons, donneront l'occasion de présenter des exposés variés et instructifs.
En 7e classe, l’enseignement vise à donner au jeune les éléments lui permettant d’appréhender ses expériences corporelles de façon plus consciente. Avant d’aborder dans le détail l’anatomie et les fonctions organiques (8e classe), l’élève sera sensibilisé aux aspects concrets des besoins corporels et la nécessité d’y apporter du soin. La question de l’hygiène de vie portera sur l’importance du sommeil, des rythmes dans la vie quotidienne et des soins corporels relatifs à la bouche, à la peau et aux cheveux. Il devient également important d’aborder, à cet âge, le problème de l’addiction, la manière dont elle se développe ainsi que la nature de certaines substances. Les différents aspects de l’alimentation tiennent également une place importante : quelles sont les types d’aliments dont le corps a besoin, quelles sont les composantes des différentes substances alimentaires, comment concevoir une alimentation équilibrée, etc. ?
L’enfant devenant adolescent éprouve le besoin de mieux connaître les processus dont il fait l’expérience et de faire naître en lui un certain sens de la responsabilité afin de parvenir à prendre en main la santé de son propre organisme. En 8e classe, à 14 ans, la relation humaine revêt une importance nouvelle, les sentiments s’intensifient, exigent parfois l’exclusivité ou aspirent à la fusion. L’attirance et le désir naissent et s’enveloppent d’idéalisme et de soif d’absolu. Une ouverture sur le thème de la rencontre humaine permet de susciter de riches échanges portant sur la relation, le soin à apporter à l’autre. Il s’agira aussi, dans la mesure du possible et dans le respect de la pudeur de chacun, de répondre aux questionnements qui émergent, tant d’un point de vue individuel que social et d’apporter les connaissances fondamentales relatives à la vie sexuelle.
A cet âge, le jeune se voit doté, en l’espace de quelques mois, d’un « nouveau corps » pouvant parfois être source d’embarras ou de malaise. L’enseignement des sciences de la vie et de la Terre vise alors à accompagner ces profonds changements qui affectent la relation du jeune avec lui-même. L’étude du corps humain, permet d’objectiver les processus dont il fait l’expérience. La charpente solide du corps, le squelette permet tout d’abord d’apporter des notions fondamentales relatives à la motricité, à l’articulation. Le fonctionnement des muscles permet d’établir un lien avec les données des sciences physiques étudiées parallèlement (principe du levier à l’œuvre dans certains muscles…). L’enseignement garde une dimension artistique, notamment par le dessin. Ce travail d’observation et de réalisation de formes complexes (os, muscles, tendons...) suscite un sentiment plastique de beauté et d’admiration à l’égard du corps humain.
Toujours en 8e classe, la météorologie donne l’occasion de revisiter plusieurs chapitres du cours de physique (mécanique des fluides, thermique, électricité) et de les éclairer d’un nouveau point de vue.
Cette période commence par l’observation du ciel et des phénomènes météorologiques locaux ou régionaux. L’observation des brises de vallée constitue un bon appui pour appréhender l’effet de l’ensoleillement sur l’atmosphère. A partir de cette étude qui reprend les notions de convection et de rayonnement, il est possible de passer à l’étude d’autres brises (brises de lac, de mer, de terre...). La genèse d’un cumulus à partir des phénomènes thermiques et convectifs clairement lisibles dans le vol des cigognes, est un chapitre essentiel de la météorologie. Il ouvre aux notions de stabilité et d’instabilité atmosphérique et permet de passer de l’étude du cumulus de beau temps à celle du cumulonimbus en passant par tous ses intermédiaires.
Ensuite l’étude du passage des fronts météorologiques constituera une introduction à la dimension planétaire de la météorologie. Le phénomène des moussons sèches et humides favorise le passage de la météorologie locale à la météorologie planétaire. A partir de cette étude, les notions de cyclones et d’anticyclones ouvrent les portes de la genèse des fronts froids et des fronts chauds, lesquels peuvent aussi faire l’objet d’observations concrètes lorsqu’ils passent au-dessus de nos têtes. Cette période se termine par une vision globale de l’atmosphère terrestre, de son rôle dans la préservation de la vie et de nos devoirs concernant sa protection.