De l'enfance Ă l'adolescence
L’élève de la 6e classe se trouve à la frontière entre la candeur naturelle de l’enfance et les vécus troubles de l’adolescence à venir. Il est encore dans cet équilibre, en demande d’aventure et d’expériences à exploiter, tandis que s’éveille en lui un monde intérieur nouveau, avec une foule de sentiments qu’il devra apprendre à apprivoiser. Pour affronter ces transformations, les élèves sont en recherche de structure, d’expériences dans lesquelles ils pourront grandir, s’évaluer, se dépasser. Des exercices de concentration, de coordination les aideront à cultiver une meilleure conscience de leur schéma corporel. Sept exercices de cannes précis, participent à l’évolution et à la croissance du lien os/muscles/tendons spécifique de cet âge. Ils fortifient l’élève en lui donnant des limites spatiales claires et sécurisantes. L’exploration de nombreuses formes géométriques participe à ce même but.
Pour offrir un champ d’expériences plus vaste, le professeur propose parfois un travail d’année autour de la représentation scénique d’un conte. C’est une riche occasion de se dépasser pour exprimer le rôle choisi ; l’occasion aussi de toucher à toute une palette de sentiments et de caractères, de s’approprier leurs nuances dans une démarche artistique.
En 7e classe, l’enfant traverse généralement des changements corporels importants : croissance, changements hormonaux, remodelage du système neuronal. Il doit se réapproprier son corps constamment ; le ressenti, les émotions, subissent des hauts et des bas, les valeurs familiales et celles de l’école sont remises en question. Conséquences pour l’enseignement en eurythmie : les exercices d’échauffement, d’assouplissement, d’étirement et d’harmonisation musculaire et des articulations, à l’aide de la canne, des grands bâtons, boules, balles et d’autres objets, se poursuivent. Le travail sur le schéma corporel est associé à des exercices de concentration (la tête fait autre chose que les mains et les pieds, par exemple), de rythmes et contre-rythmes. Les grandes formes (chorégraphies) géométriques sont un défi pour travailler la précision du mouvement dans l’espace, et la perception des camarades en mouvement.
La sensibilisation à la finesse du langage et de la musique se poursuit par la gestuelle de l’alphabet, des notes musicales, des intervalles, etc., et un travail sur les expressions psychiques (gestes pour la joie, l’amour, la peur, le désespoir...). L’harmonie en musique (majeur, mineur) aide les élèves à nommer et à se saisir des émotions, à les placer de façon juste dans un contexte (poème, musique...).
Les élèves de la 8e classe maîtrisent de nombreux éléments de base de l’eurythmie. Un travail plus exigeant et plus dynamique peut alors s’amorcer - jusqu’à la création de formes personnelles sur de la poésie du XIXème siècle ou même sur des poèmes composés par les élèves. Les élèves peuvent travailler librement en petits groupes à cette fin : en solo, à deux, quatre ou cinq. Les musiques choisies sont de plus grande envergure, dynamiques ou finement nuancées, de même que les chorégraphies développées. L’eurythmie est souvent mise à profit dans le projet théâtral de 8e classe en un élément nouveau enrichissant.