L'exigence d'un matériau vivant
À l'entrée en 6e classe, les élèves découvrent une nouvelle discipline pédagogique : le travail du bois, qui se prolongera en 7e et 8e classes, puis en grandes classes avec des ateliers spécifiques de menuiserie et de charpente. Comme pour les autres activités du cursus pédagogique, il n’est pas seulement question d'une activité développant l’artisanat et l’art mais aussi une matière qui permet d’accompagner à sa manière la progression du jeune de l'âge de 12 à 14 ans.
Globalement, « le bois » nécessite de préciser la latéralité : les deux mains doivent travailler ensemble. C'est un matériau exigeant en termes de coordination et d’équilibre. Il demande un effort et une endurance qui ne peut se construire qu’en s’appuyant sur une éducation du corps : ce dernier doit être mis au service d’un but précis de construction et ce n’est que grâce au rythme qu’un travail de longue haleine, demandant de la force et de la persévérance mais au même temps de la précision, peut aboutir.
La production d’objets demande aussi une maitrise des sentiments, si débordants parfois à cet âge : un objet travaillé avec une main tremblante montrera des imperfections. L’environnement et les activités de l’atelier bois permettent aussi d’aborder la question de la sécurité dans l’emploi d’outils potentiellement dangereux et dans la proximité des camarades.
En 6e classe, la régularité et le rythme sont au centre du travail. Les élèves s’exercent dans la production par exemple d’une coupe ou d'une forme simple : ceci demande de la puissance pour creuser le bout de bois, mais en même temps de la justesse dans une cadence répétitive de perfectionnement de la forme. Certains vont plus loin en cherchant des définitions plus précises à la gouge.
En 7e classe sont introduits des éléments artistiques de la vie quotidienne pour approfondir le métier de l’artisanat. Une tortue peut, par exemple, devenir un porte-savon. Les formes, souvent reproduisant des animaux, demandent davantage de réflexion, d’attention, de délicatesse.
En 8e classe, le travail devient de plus en plus exigeant sur le plan de la précision : la construction d’une cuillère, par exemple, requiert l’estimation de la résistance du bois par rapport aux courbes, aux lignes, à l’utilisation à laquelle elle est destinée. Sur le plan artistique, on dissocie le décor de l’objet : on invite par exemple les élèves à chercher dans l’art nouveau des éléments pour embellir la cuillère.
Le bois en 6e, 7e et 8e classe ouvre la voie aux ateliers des grandes classes avec des travaux de plus en plus ambitieux dans le domaine de la charpente et de la menuiserie.