- Éduquer vers la liberté
- De l'expérience à la connaissance
- Développer toutes les potentialités
- Prendre le temps de l'enfance
- Grandir avec la nature et notre patrimoine
- Devenir citoyen du monde
- Apprendre par l'entraide et la collaboration
- Une école aussi pour les parents
- Une scolarité organisée en trois cycles
Éduquer vers la liberté
Il existe de multiples façons de faire école. Nous considérons que chaque enfant n'est pas un vase vide qu'il faudrait emplir de connaissances et compétences, mais qu'il dispose d’un potentiel inné de liberté, qu'il apporte avec lui et dont il faut accompagner l’émergence et le développement. En retour, le jeune adulte enrichira la société de sa singularité et de ses initiatives que nous, adultes, ne pouvons même pas imaginer.
"Pour ce qui concerne le futur, Il ne s'agit pas de le prévoir, Mais de le rendre possible." Antoine St Exupéry
Éduquer vers la liberté, c’est avant tout le pari de la confiance envers l’être humain, la conviction que si les enfants peuvent grandir dans la bienveillance, développer confiance en soi et créativité, empathie et pensée libre, alors ils inventeront demain un monde qui leur correspondra et portera ces qualités. Tel est l'objectif de la pédagogie Steiner Waldorf depuis sa fondation en 1919.
De l'expérience à la connaissance
Nous partons du principe que la connaissance passe par la mise en mouvement des notions abordées. Inutile de ressasser des formules et des savoirs si ceux-ci n’ont pas été éprouvés.
“Dis-moi et j'oublierai Montre-moi et je me souviendrai Implique-moi et j'apprendrai” Proverbe chinois
C’est pourquoi les élèves de notre école sont invités à expérimenter les apprentissages. Dès l'école primaire, de nombreux cours sont organisés en périodes de 3 à 4 semaines, permettant aux enfants de se plonger entièrement dans une matière : histoire, mathématiques, français etc. Ce rythme stimule l'intérêt, fortifie la mémoire et les capacités de concentration en évitant le morcellement des apprentissages et la dispersion. La rythmicité est un outil essentiel de la pédagogie Steiner Waldorf : la journée est ouverte par une poésie ou des paroles et des jeux rythmiques, et le professeur achève le cours en racontant une histoire lorsque la concentration des enfants commence à baisser. Les rythmes des saisons sont l'objet de fêtes qui jalonnent le cours de l'année.
Développer toutes les potentialités
L'esprit humain vit dans la tête, mais aussi dans le cœur (la vie affective), et dans l'action (les mains). Comment nourrir toutes ces facultés ? Il faut permettre aux enfants d’observer, d'expérimenter, de rencontrer pleinement ce qu’ils étudient, de proposer une expérience pédagogique riche et diversifiée. Non seulement en étudiant les mathématiques, le français, la technologie, l'histoire, mais aussi beaucoup d'art et d'artisanat : travaux manuels, arts plastiques, musique, travail du bois, sculpture, eurythmie etc.
“Apprendre avec le cœur, la tête et les mains” Johann Pestalozzi
Cette approche permet aux différentes formes d'intelligence de s'exprimer et favorise l'harmonie sociale de la classe, l'expression et la reconnaissance de tous les talents individuels.
Il est aujourd'hui reconnu par la recherche scientifique que le développement des facultés cognitives est étroitement lié à la richesse des expériences sensorielles et la motricité. L’anatomie du cerveau de l’enfant se modifie lors des apprentissages. Apprendre à lire renforce les circuits cérébraux. Même observation pour l’apprentissage de la musique, les exercices de motricité fine ou jeux de doigts, tissage, tricot… Grâce à l’imagerie cérébrale moderne, nous voyons confirmée la nécessité de soigner une approche autre qu’uniquement intellectuelle lorsque l’on prépare la capacité à penser des enfants : c’est en agissant au travers de la motricité fine que l’on prépare une pensée structurée et créative.
Prendre le temps de l'enfance
Tout être se développe correctement si on lui apporte ce dont il a besoin à une période donnée et si l’on crée un environnement favorisant l’éclosion de ses potentialités. Ce principe est valable autant pour une plante que pour un être humain. Le geste fondamental de la pédagogie Steiner Waldorf vise à faire coïncider les apprentissages scolaires avec l’évolution corporelle, psychique et cognitive de l’enfant, tout en respectant les attendus du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
“Ton enfant, joue avec lui pendant ses sept premières années ; Puis éduque-le pendant les sept années qui suivent ; Et fais-en un compagnon pour les sept années suivantes, puis laisse-le agir à sa guise.” Proverbe arabe
Alors que tout tend à s'accélérer, les écoles Steiner Waldorf choisissent de protéger le temps de l'enfance. Le petit enfant a d'abord besoin de pouvoir jouer, d'évoluer dans un cadre chaleureux et ludique proche de la nature et des saisons. Il développe ainsi sa motricité et s'enrichit d'expériences sensorielles qui formeront la base essentielle du développement de la pensée, comme le prouvent les récentes recherches en pédiatrie.
Grandir avec la nature et notre patrimoine
Dès le plus jeune âge, la pédagogie Waldorf travaille à bâtir un sentiment d’appartenance à l’environnement naturel puis une conscience écologique éclairée, en incluant la nature sous toutes ses formes dans les activités pédagogiques. Issues d'une tradition chrétienne non-confessionnelle, les écoles Waldorf sont laïques au sens d'une spiritualité laïque, ouverte et inclusive. Elles cultivent un grand intérêt pour le patrimoine de l’humanité et s'intègrent aux cultures où elles sont implantées, des réserves indo-américaines jusqu'à la Chine en passant par Israël et l'Égypte. Les contes, fables, fêtes, mythologies propres aux différentes époques et régions du monde sont utilisés pour développer l’imagination, mais également pour s’ouvrir à une grande diversité de points de vue. Ici en Alsace, nous nous appuyons sur les contes populaires, mais aussi les mythes et légendes fondateurs de l'Europe empruntés aux traditions judéo-chrétiennes.
“On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes.” Proverbe juif
La révolution numérique en cours bouleverse notre quotidien et tous les champs d’activité professionnelles. Les outils dont nous disposons aujourd’hui peuvent nous aider à bâtir un monde plus créatif et plus social à condition que nous en devenions les maîtres, et pas les esclaves. Notre école préconise l’introduction des technologies numériques seulement à partir de la puberté, lorsque les enfants commencent à disposer des outils de compréhension permettant de bâtir avec elles une relation juste et productive.
Devenir citoyen du monde
Grandir c'est découvrir le monde pas à pas. Un monde toujours plus riche, toujours plus complexe, et dans lequel chacun devra agir. La pédagogie Steiner Waldorf permet aux élèves de vivre de nombreuses expériences en lien avec la "vraie vie".
"Le monde, quelle riche école buissonnière quand on sait comment l'appréhender !" Gaëtan Brulotte
Notre cursus pédagogique vise à créer une relation juste entre l’enfant et le monde dont il deviendra l'acteur. Cette mise en relation se fait par intensification progressive jusque dans les classes supérieures, où les élèves multiplient les immersions concrètes (stages agricoles, en entreprise, dans le domaine social, etc.) et les nombreuses présentations orales, théâtrales et scéniques. Tous ces vécus forgent la confiance en soi et le goût de la collaboration. Un accent particulier est mis sur la culture internationale, avec l’apprentissage de deux langues vivantes dès 7 ans, jusqu’à la possibilité à l’adolescence d’effectuer un séjour linguistique de longue durée. Enfin, en plus de la préparation aux divers examens qui ouvrent les portes des études universitaires et professionnelles, le cursus pédagogique s’achève notamment par un « travail d'année », en s’adonnant une année entière à la conception et réalisation du projet de son choix.
Apprendre par l'entraide et la collaboration
La pédagogie Steiner Waldorf veut accueillir chaque enfant comme une personne unique. Une école du « chacun pour soi » ? Plutôt une école du « chacun pour tous », car individualité et communauté grandissent de concert au cœur de notre pédagogie collaborative !
L’école doit être le lieu où l’on apprend à se connaître soi-même dans l’expérience, mais aussi où l’on apprend à vivre ensemble. Ces deux objectifs ne peuvent être atteints l’un sans l’autre : l’individualisation n’est possible qu’au sein d’une communauté humaine, car c’est au contact des autres que nous pouvons faire l’expérience de notre singularité. En retour, la richesse des personnalités et la diversité des talents constituent les ingrédients indispensables pour l’apprentissage du vivre-ensemble : si les possibilités et les spécificités de chacun peuvent s’exprimer, alors la communauté d’élèves peut se construire sur la reconnaissance des contributions de chacun.
“Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie.” Pierre Rahbi
Pour ce faire, la collaboration, l'entraide et la coopération sont au cœur de multiples activités pédagogiques, comme les grands projets (théâtre, chantiers de construction etc.) dont la réussite n'est rendue possible que grâce à la contribution de chacun.
Durant tout le premier cycle, si les élèves sont évalués, ils ne reçoivent néanmoins pas de notes sanctionnant leurs résultats. Pour les aider à grandir et à trouver ce qui est unique en chacun d’entre eux, pour leur permettre de devenir acteur dans le monde, l’accent sera mis, tout au long de la scolarité, non pas sur l’évaluation de leurs compétences en comparaison à une "norme", mais sur une appréciation individualisée de leur travail. L’idée est également que les enfants et les jeunes ne prennent pas d’initiatives sur la base d’une exigence de performance à atteindre, mais à partir de leur motivation propre.
Les professeurs toutefois s’assurent des progrès continuels, sont attentifs aux points forts et aux faiblesses de chaque élève et en prennent note. Les observations autour des enfants sont partagées de manière régulière en équipe, pour porter ensemble un regard sur le développement de chacun. Différentes caractéristiques essentielles sont ainsi régulièrement évaluées entre professionnels, telles que le développement moteur, les capacités sociales, les facultés de représentation, etc.
Une école aussi pour les parents
L'implication des parents tout au long du cursus pédagogique est un critère déterminant d'une scolarité réussie. Aussi, nous invitons régulièrement les parents à prendre part à la vie pédagogique de leurs enfants.
Tout au long de l'année, de multiples réunions avec les parents sont organisées pour présenter les activités pédagogiques et leur finalité, la progression des enfants, etc. Les entretiens individuels entre parents et pédagogues, pour faire le bilan de la situation scolaire d'un enfant ou encore étudier le projet d'orientation sont monnaie courante à l'école. Lors des fêtes trimestrielles, l'ensemble de la communauté des parents peut assister aux présentations pédagogiques préparées par chaque classe : orchestre, eurythmie, chorale, etc.
Enfin, l'engagement associatif des parents est une composante fondamentale de la vie culturelle à l'École Mathias Grünewald : ceux-ci s'impliquent dans les évènements associatifs tels que les portes ouvertes ou les marchés internes, qui viennent consolider le budget de l'école.
Une scolarité organisée en trois cycles
Le jardin d'enfants (3 - 6 ans)
De 3 à 6 ans, les enfants sont accueillis dans un des quatre jardins d'enfants. Durant ces premières années, la clé des apprentissages réside dans les activités pratiques, dans des espaces pédagogiques où tout est fait pour rendre acteur le petit enfant de façon ludique. Un soin tout particulier est également porté aux ambiances et aménagements intérieurs, afin de faire des jardins d'enfants de véritables cocons sécurisants et bienveillants, au sein desquels vont également se jouer les premiers apprentissages essentiels de la vie sociale.
Le jardin d'enfants est un établissement distinct de l'École Mathias Grünewald, porté par l'association "Jardin d'enfants Rudolf Steiner", sous l'autorité de la Protection Maternelle Infantile (PMI). Son projet d'établissement et son projet pédagogique sont de ce faits distincts de l'école.
Le premier cycle (7 - 14 ans)
De 7 ans à 14 ans, les enfants se répartissent entre les classes 1 à 8 du premier cycle. Guidé par un professeur principal, entouré de multiples intervenants, qui accompagnera son groupe d'élèves durant les 8 années du premier cycle, l'enfant découvre le monde et les apprentissages scolaires. Il apprend à observer, éprouver, écouter, reformuler, nommer... Au moyen d'une pédagogie créative, le premier cycle attache une attention particulière aux développements de l'imagination et de la sensibilité chez les plus jeunes, facultés grâce auxquelles ils établissent un lien privilégié avec le monde, et qui offrent un terrain fertile pour le développement de l'intelligence analytique à l'adolescence.
Les grandes classes (15 - 18 ans)
À 15 ans, la scolarité se poursuit dans le second cycle ou cycle des grandes classes, au sein des classes de 9 à 12 : quatre années intensives pour accompagner les élèves dans l'acquisition d'une pensée autonome et rigoureuse, tout en multipliant les excursions dans le monde et les projets collectifs et individuels. Lors de l'année de 12e classe, les élèves sont préparés à intégrer une terminale générale (hormis pour ceux qui choisissent d'autres voies d'orientation) et passer le baccalauréat.
Équivalence avec l'éducation nationale
L'École Mathias Grünewald utilise sa propre terminologie pour désigner les classes du cursus pédagogique, et bien qu'il ne soit pas possible d'établir une stricte équivalence entre le cursus de l'Éducation Nationale et le nôtre, les correspondances suivantes peuvent tenir lieu d'indication générale :
- Cycle École Maternelle -> Jardin d'enfants
- Du CP jusqu'à la 4e de collège -> Premier cycle
- De la 3e jusqu'à la 1e générale -> Grandes classes