Lire et écrire dans une langue étrangère
Après trois ans de cours à l'oral, les élèves ont acquis un bon vocabulaire de base et, pour la plupart, une très bonne prononciation. Ils peuvent alors, en 4e classe, découvrir le travail écrit et la lecture.
Cette découverte de la lecture s’appuie d’abord sur des textes déjà connus (récitations...) qui sont « lus » collectivement puis individuellement. Dans un premier temps, les élèves associent des sons familiers à l'orthographe de la langue. Très vite, ils relèvent les traits caractéristiques (pour l'allemand, les majuscules aux noms communs), les lettres inconnues. L'enfant découvre, questionne, se réjouit de parvenir à lire facilement une langue étrangère. Le passage entre des textes déjà connus que l’élève devine en partie à une lecture entièrement déchiffrée s’effectue progressivement. Différents exercices sont proposés pour inciter l'élève à relier les phonèmes aux nouveaux graphèmes.
Les premières expériences à l'écrit s’effectuent d’abord par la copie de textes. Les élèves se heurtent à des associations de lettres « bizarres » et intègrent petit à petit l'orthographe. Ce processus plus au moins conscient chez les élèves doit être rapidement complété par des exercices sollicitant une participation plus active. Après l'assimilation de l'alphabet et des premiers sons typiques, le professeur effectue de nombreuses dictées de mots familiers (au tableau ou dans un cahier) tout en revenant régulièrement sur les particularités orthographiques. En introduisant la nouveauté sur la base du connu, l’élève élargit ses connaissances sans pression et de façon rassurante.
L’activité intérieure des élèves est stimulée par des images vivantes et typiques leur permettant de se lier à la langue par le sentiment. Le « cahier de période » est réalisé par l'élève, en copiant des textes ayant déjà fait l’objet d’un travail oral, aidant l'enfant à les intégrer plus profondément. Le souci d’application et l’exigence d’une belle présentation permet aux élèves d’obtenir un résultat dont ils sont fiers. Il leur tient lieu de manuel et contient le résumé des leçons abordées. Conjointement à ces travaux, les élèves continuent à chanter, à réciter en chœur, en petits groupes ou seuls et à reproduire des ensembles dialogués.
Le présent de l’indicatif est ensuite introduit sous forme de « récitation » puis de petits exercices (questions/réponses).
En 5e classe, les élèves exercent une lecture spontanée à partir de textes nouveaux comportant certains mots clés déjà connus. Le vocabulaire est principalement expliqué par des gestes. Les textes sont choisis en fonction de la qualité de leur rythme, de leur prosodie, etc.
A l'écrit, les textes sont recopiés dans « le cahier de période » soigné et illustré. Un cahier d’exercice vient le compléter. Les travaux sont variés : réponse aux questions, négation de phrases affirmatives, formulation personnelle de questions ou classement grammatical de mots.
L’introduction véritable de la grammaire s’effectue en 5e classe. On y aborde, d’abord à l’oral puis à l’écrit : « les genres », « le singulier et le pluriel », les auxiliaires « avoir et être » et la conjugaison des verbes au présent. À ce stade, la compréhension de la langue parlée ou écrite reste élémentaire, mais donne déjà aux élèves un sentiment d'autonomie gratifiant.