Volume horaire : 20 minutes chaque matin à la fin du cours principal.
Grandir par la sagesse populaire
L’enfant en qui apparaît une vie du sentiment plus intériorisée voit jaillir en lui des sentiments bruts se déclinant tout d’abord en une dualité, bien/mal, bon/mauvais… Il s’agit pour l’enseignant de l’aider à nuancer, élargir, diversifier sa manière de ressentir le monde, les autres, lui-même.
Les histoires de fin de cours offrent l’occasion au pédagogue de mettre en scène des situations de vie, des caractères humains, des joies et des épreuves qui enrichissent la vie intérieure de l’enfant, élargissent le spectre de ses sentiments et l’ouvrent à la diversité des destinées. Mais pour enrichir et faire grandir l’enfant, il convient de choisir et d’adapter les récits en fonction de sa maturité.
Le récit privilégié en 1e classe est le conte. Par sa nature, le conte offre une forme de récit idéal pour transiter de la « petite enfance » à la « grande enfance ». Le conte n’est pas réaliste, il enfreint les lois naturelles (bottes de sept lieux…) et met en scène des personnages archétypiques (roi, reine…). L’enfant de 1e classe aime encore à vivre dans des images produites par son propre monde imaginatif tout en éprouvant le besoin de se relier à la vie réelle.
La sagesse populaire enclose dans ces récits, le fait que les personnages représentent plus des qualités universelles que des personnes réelles, apporte une nourriture précieuse et fortifiante à l’enfant de cet âge.
En 2e classe les récits se portent principalement sur la vie des saints, le roman de Renart ou/et les contes africains de Monsieur Lièvre, des récits imagés des fleurs et des animaux.
La vie de certains personnages légendaires chrétiens ou issus d'autres cultures est particulièrement évocatrice d’un cheminement humain empreint d’épreuves, de transformations intérieures conduisant à des actes de dévouement, des réalisations et des œuvres pour le bien commun. Il s’agit cette fois d’êtres humains en lesquels l’enfant peut se projeter à profit. En polarité de cet idéal, la truculence de récits médiévaux ou traditionnels permet de mettre en scène les qualités et les défauts « trop humains » dont nous sommes tous porteurs. C’est à travers le rire et l’humour et non « un sermon moral » que l’enfant apprend à se voir, lui et ses semblables dans le miroir des caractères incarnés par les personnages.
L’Ancien Testament constitue le récit privilégié de la 3e classe. Ce récit, fondement du patrimoine culturel de l’humanité, permet de rendre compte de bien des aspects de l’évolution de l’humanité jusqu’à l’avènement du christianisme. Des archétypes de la Genèse au long périple du peuple hébreu, l’enfant découvre les phases du devenir humain telles qu'exprimées par une culture particulière. Par la suite, d'autres récits fondateurs, issus de cultures européennes et mondiales, seront abordés.